Bon...
Vu que le dernier article publié sur ce site remonte à début décembre 2008, je me suis dis qu'il fallait peut-être remplir un peu les trous depuis.

Comme vous le savez ou l'ignorez, nous avons passé près de 2 mois à Kaitaia dans l'île du nord à travailler pour une famille en échange d'hébergement et de nourriture. Nous avons pris contact avec la famille Grifiths via l'organisme WWOOF (http://www.wwoof.co.nz/) et tout doucement on a réussi à se faire un petit trou au milieu de Pete (le père), Sabrina (la mère), Nina (la grande fille de 9 ans) et Pep (ou Pépita, 6 ans).
Autant vous dire que notre famille d'accueil avait un style de vie "alternatif": Pete, un grand bonhomme Australien dans la cinquantaine, est coutelier. Et Sabrina, une Hollandaise de 36 ans, s'occupe de cultiver la terre. Une vie au grand air parmi les chiens, les chats, les cochons et les canards où flotte un parfum de... bah d'opossum mort...
La chasse à l'opossum est l'une des activités sportives les plus répandues en Nouvelle-Zélande. Pas de règles établies, le but du jeu est de tuer le maximum d'opossums!! Poison, fusil, arc, voiture, chaussure, tous les moyens sont bons pour supprimer ces jolies petits créatures. Le gouvernement néo-zélandais les a déclarés ennemis publique n°1. Introduit en 1837, les opossums sont aujourd'hui responsables de déforestations massives en Nouvelle-Zélande. Plus de 1000 espèces d'oiseaux sont menacés d'extinction incluant le kiwi (la mascotte du pays).
Bref, Pete et le petit Griffo (jack-russel bourré d'énergie et véritable radar à opossum) arrivait à tuer un opossum chaque jour. Et Choc' (magnifique chien noir mais un peu idiot) adorait croquer dans les charognes encore chaudes afin d'éventrer la pauvre bête et d'étaler ses tripes un peu partout sur le terrain.
Sabrina utilisait aussi les opossums pour fertiliser ses cultures.
Il y a rien de plus déplaisant que de se réveiller, le ventre vide, avec une odeur de charogne datant d'une semaine...
La maison familiale, tout comme le terrain, baigne dans un joyeux désordre. Dans la pièce à vivre, il y avait des livres, des jouets, un chien, un chat, des plants de tomates, des canetons, une guitare,... un fouillis à l'image de cette famille : bordélique mais sympathique. De ce fait, nous nous somme retrouvés très libres : pas d'horaire de travail particulier. Pas de tâches précises à faire. Nous pouvions faire ce que nous voulions quand nous le souhaitions. Pete et Sabrina nous faisaient confiance.
En leur donnant un coup de main sur leur terrain, je pense qu'on s'est fait une petite idée de la quantité de travail nécessaire pour vivre de la terre (Tudju! C'est dur!) : couverture de champs, désherbage, récolte des légumes, ... Je pense qu'on s'est ramassé de l'ail pour une vie et taillé suffisamment de bananiers au katana pour les années a venir.
Durant ces quelques semaines, nous avons fait le connaissance d'une bonne partie de la communauté des environs. Voisins ou amis, tout le monde se connait et s'entraide. C'est ainsi que nous avons rencontré Clive. Joueur de croquet à ses heures perdues et grand golfeur (nous avons fait un 9 trous avec lui d'ailleurs), Clive nous a permis d'apprendre à utiliser une pelle!! Trous, tranchées, les quelques jours chez lui ont été particulièrement harassants. Heureusement sa bière "fait maison" nous a aidé à tenir le coup :D

Maintenant, ça me parait bien loin. On a passé un bon moment là-haut avec notre trou d'eau dans la rivière du coin, une "villa" pour nous seuls et des hôtes très sympathiques.
C'est finalement dans ce contexte là que nous avons passé noël et la nouvelle année avant de reprendre la route en direction du sud.

Voici un petit diaporama avec quelques photos de Kaitaia.